Une promesse est une promesse .... parfois il faut simplement savoir être patient
Pour son dernier anniversaire Monsieur a enfin eu le cadeau dont il rêvait depuis si longtemps : une chemise cousue par mes blanches mains. Enfin lorsque je dis qu'il a eu le cadeau, disons qu'il a eu une feuille blanche avec noté dessus "bon pour une chemise cousue par mes blanches mains". Notez que je vous cite le texte de mémoire vu que la dite phrase a été rédigée il y a 5 mois quasiment jour pour jour.
Au début je m'étais dis qu'il l'aurait en main propre pour le réveillon de noël, ensuite bizarrement j'ai cru que je pourrais la coudre entre les deux réveillons et qu'il l'aurait pour le nouvel an. Il a fallu que je me rende à l'évidence : les vacances de Noël ne sont pas pour moi la période la plus propice pour coudre. Mais juré craché il l'aurait dès le mois de janvier, mais ça c'était sans compter sur le cadeau d'anniversaire de mon frère que j'ai du réaliser avec un calendrier serré (vous aurez ça dans un prochain post). Ce qui était certain c'est que la chemise serait cousue pour la Saint Valentin. Là j'ai presque réussi : j'ai décalqué le patron le 14 février (j'y étais presque). Je vous passe toutes mes nouvelles deadline imposées par moi même, et non relevées par moi même (on n'est jamais mieux servi que par soi-même) et au final il a eu sa chemise il y a une semaine. Nous pourrons donc l'appeler "la chemise qui fut cousue dans le temps records de 2 mois avec 3 mois de gestation" (alors que dans les faits cela a du me prendre environ 8 à 10h).
Après cette superbe introduction place aux photos, et je vous donne RV bien plus bas pour vous parler du patron et de la réalisation.
Il s'agit de la chemise Saphir du livre "grains de couture" de Ivanne Soufflet.
Je l'ai réalisée en taille 44 pour une taille M du commerce, et elle tombe parfaitement. J'ai choisi de ne pas faire le pli d'aisance dans le dos, car la superposition de celui-ci avec une chemise du commerce me montrait que la taille était largement correcte et qu'il ne serait pas à l'étroit. Pour une première (hum hum je prévois que la suivante soit offerte pour son pot de départ à la retraite au minimum) j'ai fait la version ultra simple sans les découpes sur le devant. Par contre j'ai taché de soigner les détails avec un biais pour finir certaines coutures.
Toutes les pièces s'emboîtent à merveille, exceptées les manches avec les emmanchures qui m'ont fait me poser la question à 1000 francs "résorber l'embu, or not résorber l'embu ?". Alors je sais que pour faciliter l'aisance au niveau des emmanchures il vaut mieux résorber l'embu, et comme la manche ne tombait pas pile poil j'ai tenté ma chance .... sauf que j'ai beau avoir réparti mes fronces sur le plus de longueur possible pour les rendre quasi imperceptibles : elles se voyaient tout de même et c'était laid (enfin pas très masculin). J'ai donc tout décousu et à l'arrache j'ai retiré une partie du haut de la manche pour que tout colle à la couture (je ne suis pas certaine d'être bien clair sur ce coup là). Au final Monsieur est parfaitement bien dans sa chemise parfaite.
Je n'avais encore jamais fait de boutonnières avec ma nouvelle machine qui a déjà 1 an et demi (oui je suis très forte pour éviter les boutonnières, mais là tout de même je ne pouvais pas me défiler ... vous imaginez la chemise finie avec des pressions ou voir même des scratchs ?), et j'ai été agréablement surprise par la facilité avec laquelle je les ai cousues (alors que je m'étais compliquée la tache en doublant chaque boutonnière). Ensuite j'ai tenté une nouvelle aventure (à vaincre sans péril on triomphe sans gloire) et je me suis lancée dans la couture des boutons à la machine. Là j'ai lancé plusieurs appels sur instagram et les copines m'ont conseillées : oui c'est faisable, et même cela peut devenir une drogue (certaines ne cousent plus un seul bouton à la main). En truc et astuce il est possible de maintenir le bouton en place avec du scotch, ou même de retirer le pied de la mac (et si vous n'avez pas de point spécial, vous pouvez utiliser le point zig-zag en empêchant l'entrainement du tissu par les griffes de la machine). Forte de tous ces conseils : j'ai tenté ma chance, et j'ai abandonné après quelques boutons. Mon abandon tient surtout au fait que mes boutons étaient tous petits et qu'après avoir explosé un bouton en tapant dedans avec mon aiguille et explosé une aiguille en tapant dans la plaque recouvrant les griffes de la mac j'ai jugé bon de me remettre à la couture à la main. Cela dit je retenterai le coup avec des boutons plus gros (que je pourrai donc mieux tenir sans qu'ils ne bougent).
Et pour finir j'ai fixé le col à la chemise avec un point invisible car il "faisait loucher" son nouveau propriétaire. Je suis contente car toutes les finitions à la main ont survécu à l'épreuve de la machine à laver et surtout surtout Monsieur se sent bien dans sa chemise et l'aime beaucoup.
Je vous laisse avec encore quelques photos.
Tissu bleu de ma réserve, et imprimé portant le doux nom de "oasis" (paintbrush studio design) provenant de la mercerie voisine (idem pour les boutons et le biais d'ailleurs)
Je vous donne rendez vous lundi prochain pour vous montrer le cadeau d'anniv' du petit frère.